Les assureurs ont le vertige. Le retour aux bénéfices qu’ils enregistrent depuis 2003 n’ôte rien au redoutable constat: le coût global du réchauffement planétaire va doubler en très peu de temps. En 2015, par exemple, il atteindra la somme faramineuse de 150 milliards de dollars. A eux seuls, les assureurs devront en assumer annuellement près du tiers, soit environ 40 milliards.
Les <A HREF=http://www.laliberte.ch target=_blank class=link>experts</a> ès sciences actuarielles sont formels: depuis une trentaine d’années, les dommages résultant de catastrophes naturelles suivent une courbe exponentielle qu’amplifient les phénomènes démographiques et économiques. Il y a quelques mois, le soussigné interrogeait Pamela Beck, physicienne d’origine genevoise, qui dirige l’unité de climatologie du groupe Swiss Re, une multinationale qui n’a rien d’une chapelle altermondialiste. Voici ce qu’elle déclarait: «La confiance exagérée dans les technologies modernes n’incite pas à la prudence. Au bord de l’Atlantique, les hôtels poussent comme des champignons. Cette tendance accroît leur vulnérabilité en cas de tempête». On mesure mieux avec le recul la portée de ces propos.
L’impact exact attribué au climat, notre interlocutrice ne parvenait pas vraiment à le quantifier. Mais elle savait une chose: les trois années écoulées n’ont pas d’équivalent: le coût en vies humaines est toujours plus lourd et la facture ruineuse. A elle seule, la sécheresse qui a sévi en Europe en 2003 a occasionné une perte de 14 milliards de dollars, autant si ce n’est plus que celle résultant des attentats contre les tours du World Trade Center à New York. Avec les tsunamis, on est encore monté d’un cran dans l’échelle des tristes records. Mais quand donc le monde politique prendra-t-il enfin ses responsabilités?
Vertige
sur 1 février 2005 in Economie, Ma Planète - Christian Campiche
Tags: assurance, Pamela Beck, Swiss Re, tsunami
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