La Méduse nettoie le pont

Non, vous ne vous êtes pas trompé, www.radeaudelameduse.ch a simplement profité d’une accalmie de la météo pour nettoyer le pont et s’offrir une nouvelle boussole. Signe des temps? Le Radeau de la Méduse, l’original, n’a jamais inspiré autant de monde. Coup sur coup, ont paru en France deux ouvrages consacrés à cette terrible épopée immortalisée par le peintre Géricault. Au livre “Le Lieutenant de la Frégate légère” (Albin Michel), signé Catherine Decours, a succédé “Le Nègre et la Méduse” (Le Serpent à Plumes) de Martine Le Coz. Extrait: “Le Radeau continuait sa course folle avec son tombereau humain brimbalant dans les vagues, sa motte de sauvages, ses désespérés et ses lâches ratatinés embrochés les uns dans les autres, son tas de misère et sa cargaison de bêtise”. Lancé au mois d’octobre 2003, le site www.radeaudelameduse.ch utilise la métaphore pour parler des dérives d’une économie qui soumet le monde à son diktat. En résultent des guerres mais aussi une course aveugle à la croissance, source de dérèglements climatiques et de catastrophes écologiques. Censés informer la population, les milieux officiels donnent trop souvent l’impression de mener l’opinion publique en… radeau. Quand on ne tente pas de les baillonner, les journalistes ont toutes les peines du monde à obtenir des informations fiables. Une crise de confiance s’installe, elle atteint le consommateur moyen, confronté à des enjeux biotechnologiques qui le dépassent. Jusqu’où nous emporteront les apprentis-sorciers du commerce mondial sur leur bateau devenu fou? Avec les moyens du bord, la Méduse poursuit sa quête de bouts de ciel bleu.