Indien-pan-pan et la consocratie


Pourtant il faudra bien qu’un jour l’Amérique arrête de jouer les cowboys, à indien-pan-pan, et s’impose, dans son propre intérêt, une réflexion sur ces grands problèmes que sont le réchauffement climatique, la crise énergétique, les dérives médicales, mais aussi l’endettement, le chômage et les excès de la consommation. Va-t-on continuer à créer des besoins indéfiniment?

Nous vivons une dictature du matérialisme que le petit écran contribue à exacerber. Le modèle est celui que véhicule la série télévisée classique, le triptyque villa, frigo, piscine. Ce culte de la consommation qui ramène à l’argent tous les choix de société, qu’il s’agisse des OMG, du PACS, du nucléaire, du viagra, du bébé-mouette, que sais-je. Même le débat sur la Constitution européenne, pourtant fondamental pour l’avenir du continent, revient à privilégier le marchand du temple par rapport au culturel.

On nous dit que le diagnostic est posé. Je n’en suis pas si sûr car les jeteurs de bananes s’ingénient à brouiller les esprits. Le manichéisme subit des évolutions sous le coup de nouvelle stratégies qui agissent subrepticement sur les esprits. Des mouvements écologistes ne diabolisent plus le nucléaire. Au nom de l’ “éternité” de l’homme, on n’ose plus contester les manipulations génétiques. Même l’OMC qui déclencha des levées de boucliers au point de provoquer la première manifestation altermondialiste à Seattle retrouve des vertus auprès de certains pays du Sud.

On nous dit aussi: “attention aux anathèmes, aux grandes phrases toutes faites!”. Je comprends ce raisonnement dans un sens philosophique mais on n’empêchera pas le citoyen que je suis de tenter d’identifier les problèmes qui nuisent à mon environnement. En premier lieu, la pollution, bien sûr. Mais aussi, j’y reviens, cette dictature de la consommation – je l’appellerais consocratie – qui conditionne la société dans un but mercantile.

Il faut donc inverser le discours économique qui consiste à faire dépendre la production des projections statistiques. Cette idée que dans x années, on manquera – un exemple – d’électricité parce que la population et la consommation augmentent. Bien sûr cet argument est utilisé par les lobbies qui veulent construire de nouvelles centrales nucléaires. Mais il fait fi de toute réflexion sur les besoins réels de la population. Ne conviendrait-il pas plutôt d’estimer le potentiel d’économies réalisables? Rendre au mot économie son véritable sens, finalement.

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