Et si la grippe aviaire était la dernière arme pour mettre à genou les contestataires de la mondialisation?
Dans six semaines environ, se tiendra à Hong Kong une réunion très importante pour l’avenir du commerce mondial. Comme au temps des Chouans, deux camps s’affrontent: les «modernes», tenants d’une économie libérée de toute contrainte, notamment douanière, et les agriculteurs. L’opiniâtreté de ces derniers pourrait faire capoter un accord.
Dans l’armée des paysans, une catégorie se montre particulièrement intransigeante. Il s’agit des cultivateurs bio pour qui l’ouverture des frontières est synonyme d’importation massive de poulets élevés en batterie, donc de qualité au rabais.
Or l’enfermement des volailles est mortel pour cette couche de la population paysanne, qui pourrait ainsi fort bien disparaître de la carte des emmerdeurs de la planète.
Pas de souci, en revanche, pour ces «bienfaitrices» de l’humanité que sont les sociétés chimiques et pharmaceutiques. Munies du sauf-conduit de l’Organisation mondiale du commerce, elles pourront semer allègrement à tout vent leurs remèdes miracles, même quand ceux-ci ressemblent à des produits de pacotille.
Commentaire paru dans « La Liberté » du 25 octobre 2005