Magnifique Balavoine qui osait engueuler le futur président français, Mitterrand en l’occurrence, sur un plateau de télévision. Etonnante époque qui permettait ce genre de happening. En France, les médias commencent à célébrer les 20 ans de la mort du chanteur aux trois octaves, rappelant son engagement tiersmondiste et écologiste avant l’heure. Deux combats banalisés aujourd’hui, ajoute en substance Paris Match. Comme si la liberté d’expression avait triomphé désormais. Le contraire est plutôt vrai. On aimerait bien trouver un artiste qui ait le cran d’interrompre Chirac sur Antenne 2. On aimerait bien rencontrer un provocateur qui produise des textes d’une authenticité comparable à ceux de Balavoine. Et d’abord quelle émission serait d’accord de les diffuser, le cas échéant? D’aucuns disaient autrefois que s’ils fussent nés à l’époque du hit parade, un Brassens ou un Brel n’auraient mais pas pu percer. Paroles prémonitoires. Ramené aux critères actuels, ajoute Match, Balavoine aurait été un leader de la mouvance altermondialiste. C’est possible mais alors il aurait sacrifié sa carrière. A la télé, dans les journaux, le forum social n’a pas droit de cité car il ne rapporte pas d’argent. Les paillettes du showbiz ne s’accomodent que de slogans insignifiants, pâles copies des saines et défoulantes vociférations des contestataires, façon années septante. Où êtes-vous, disciples de Balavoine et Lennon? Où te caches-tu, info rebelle?
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