Les tirs de missiles anti-altermondialistes s’intensifient à mesure que l’on se rapproche du Forum économique de Davos. Cette fois les zélateurs de ce club très fermé de décideurs semblent bien décidés à en finir une fois pour toutes avec les pittoresques gêneurs qui gâchent chaque année leurs vacances de ski dans la station helvétique. Non contents d’obtenir la protection de l’armée, ils exigent aussi la neutralisation médiatique de l’ennemi. Et une bonne manière d’y parvenir est d’abord de discréditer tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Sur le ton de la dérision, on taxe les opposants tantôt d’”anti-conso” (Le Monde), tantôt de “décroissants” (Libération). On nous sort l’éternel soixante-huitard baba cool amateur de manifs peace and love et d’autres clichés éculés du même type. En même temps, l’impact des forums sociaux, comme celui qui va s’ouvrir à Bamako (le premier en Afrique), est minimisé, on le résume à quelques danses carnavalesques, un défoulement bon enfant. Le mouvement altermondialiste paie certes son absence d’unité et la tentative de récupération dont il a été l’objet de la part de certains groupements politiques. Mais l’acharnement que l’on met à le détruire n’en est pas moins suspect. Il est surtout incompréhensible que Davos n’entreprenne rien pour instaurer avec la société civile un dialogue constructif sur les grands problèmes sociaux et environnementaux du moment.
La dérision contre les décroissants
sur 15 janvier 2006 in Economie, Médias, Qualité de vie - Christian Campiche
Tags: Bamako, guerres, matérialisme, Résistances
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