La peinture pour sauver les aras et les toucans


Il a déjà exposé à Lisbonne, Londres, Rome… et réalisé de nombreux accrochages dans son pays, le Brésil. Pour la première fois, Bento Cassiano de Souza vient présenter une trentaine de ses oeuvres à Fribourg (1). Pas seulement pour son plaisir, mais pour la sauvegarde d’une espèce qu’il affectionne tout particulièrement: les aras.

Ce peintre autodidacte de 48 ans, formé au photo-journalisme, à la philosophie et à la théologie, est très engagé dans la cause écologique: au Brésil, Bento Cassiano de Souza intervient souvent dans les écoles pour attirer l’attention des jeunes sur la nécessité de préserver l’environnement. Il en profite également pour tirer à boulets rouges sur le trafic d’animaux sauvages, dont sont notamment victimes les aras.

Ces grands perroquets d’Amérique du Sud ont suscité chez de Souza une attirance infinie. Tout comme les toucans. Logique qu’une telle passion ait fini par transpirer à grosses gouttes colorées des oeuvres de l’artiste. Mais pour Bento Cassiano de Souza, ses peintures sont avant tout l’occasion de dénoncer ce trafic illégal d’animaux.

50% à la fondation

«Un trafic scandaleux», s’insurge le Brésilien: «Les trafiquants maltraitent leurs prises: ils anesthésient les oiseaux, les mettent dans des tubes en PCV (polychlorure de vinyle, ndlr) avant de les cacher dans des valises. Les statistiques révèlent que 90% des oiseaux meurent au cours du voyage. Et ceux qui survivent sont tellement traumatisés ou handicapés qu’ils sont condamnés à court terme.» Au Brésil, un trafiquant paiera environ 200 francs pour un ara capturé. En Europe, il pourra le revendre entre 1000 et 2000 francs, voire plus.

Bento Cassiano de Souza met un point d’honneur à lutter contre cette piraterie et contribuer au maintien des espèces dans leur habitat – 50% de la vente de ses tableaux sont ainsi destinés à la fondation écologique Terra Brasilis, qu’il préside. Terra Brasilis -qui réunit des spécialistes de différents domaines- part du principe que la meilleure manière de combattre ce trafic est de rendre les personnes conscientes du scandale, la répression ne donnant pas les résultats escomptés.
L’acquisition des ces volatiles peut toutefois se faire légalement, ajoute l’artiste: des élevages d’oiseaux saisis dans le cadre du trafic illicite rend, en effet, possible l’acquisiton des aras, toucans et perroquets, par l’intermédiaire de l’Institut brésilien de l’environnement.

Article paru dans “La Liberté” du 8 février 2006

(1) Ecole-Club Migros, à Pérolles. A voir jusqu’au 30 juin, du lundi au jeudi de 9 h à 20 h 30 et le vendredi de 13 h 30 à 18 h.

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