“Monsieur Prix” bouge enfin. Il cloue au pilori l’industrie pharmaceutique et ses médicaments trop chers. Il a tellement raison, même si ses admonestations viennent tard. Cela fait des années que tel praticien fribourgeois dénonce l’enrichissement disproportionné des fabricants qui vendent 25 francs un comprimé dont la production a coûté 20… centimes. Ce médecin critique aussi la complaisance de confrères plus enclins à emboîter le pas aux consignes du marketing pharmaceutique qu’à en dénoncer les abus. Comment pourrait-il en être autrement, alors que nombre d’entre eux acceptent servilement les invitations aux colloques organisés par les producteurs? Mais l’honnête docteur prêche dans le désert. Non contents de rechigner à prescrire des médicaments chers, trop de médecins choisissent la politique de l’autruche quand on leur demande de faire acte de solidarité avec ceux qui contestent le système établi. Situation malsaine à plus d’un titre. D’un côté, rien n’est entrepris pour endiguer la spirale infernale des coûts de la santé. De l’autre, on entretient une digue de profits qui devient chaque jour plus fragile. Le jour où elle cèdera sous la pression des génériques et des consommateurs excédés par des années d’immobilisme, elle pourrait fort bien entraîner dans sa chute des marchés financiers trop dépendants de la santé de l’industrie de la santé.
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