Pratique, l’altermondialisme. Comme il est mû par un idéal pacifiste et constitue une nébuleuse difficilement identifiable en termes politiques, on en fait l’ennemi imaginaire justifiant l’engagement de gros moyens dans des croisades qui ne verront jamais le jour. Rien de tel que des boucs émissaires pour pimenter un enjeu qui relèverait autrement de l’économiquement correct le plus éculé. “La Suisse, cauchemar des altermondialistes”, titre ainsi economiesuisse dans un billet consacré au redémarrage de la croissance. Et de dénoncer le manque d’enthousiasme qui accompagne les “bons résultats” des exportateurs. Une sinistrose présumée que l’organe faîtier des industriels attribue aux esprits chagrins “qui vouent aux gémonies le commerce international et promettent le chômage, malheur et décroissance à cause de la mondialisation et de l’ouverture des marchés”. Altermondialisme, ajoute economiesuisse, ne peut être que synonyme de protectionnisme. Le beau raccourci que voilà! Nous, on croyait plutôt que les plus grands protectionnistes se trouvaient du côté des barons du capitalisme. Comme cette administration Bush qui subventionne à coups de milliards Boeing et les paysans… Comme ces énarques français qui multiplient les chausses-trappes pour contrer les OPA étrangères sur leurs fleurons industriels…
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