Mais il y a des cycles fermés qui permettent aux êtres vivants de fonctionner tout en maintenant la stabilité de la biosphère et si possible de l’écosystème dans lequel ils se trouvent (un écosystème est un sous-ensemble de la biosphère, pas une partie). Les êtres vivants, dont l’homme, devraient avoir un “comportement homotélique spontané (E. Goldsmith). Cela n’empêche pas les déplacements, voire les voyages, mais cela signifie que ces activités ne peuvent pas dépasser certaines limites. On retrouve la nécessaire autolimitation qui permet la survie des sociétés. Comme l’a dit Cornélius Castoriadis: “La société capitaliste court à l’abîme, à tous points de vue, car elle ne sait pas s’autolimiter.
La civilisation économico-industrielle se développe donc comme un cancer sur le corps de la biosphère. Les pouvoirs en place croient apparemment que le cancer peut survivre à l’organisme qui le porte et font ce qu’ils peuvent pour accélérer son développement. Il en résulte une croissance exponentielle de la production de déchets qui transforme les écosystèmes en dépotoirs et compromet la santé de la biosphère.
L’effondrement d’un système aussi compliqué, ramifié et interconnecté que l’économie mondiale n’est pas descriptible à l’avance. Le collapse implique une multitude d’échelles de temps et d’espace ce qui le rend infiniment complexe et non modélisable. Il s’agit d’une sorte de changement de phase (par analogie avec l’apparition de cellules convectives hexagonales dans un fluide initialement homogène quand on le chauffe par en-dessous).
L’auteur est physicien.