Il s’agit de l’assassinat de deux deux guides (piroguiers-charpentiers) d’un camp d’éco-tourisme d’une réserve naturelle de 100 000 hectares (la plus grande de France) tracée il y a 10 ans pour “protéger” un camp scientifique, ouvert en 1986, avec des programmes européens de recherche très importants (bulle des cimes: ballon d’hélium qui se promène sur la cime des arbres, programme franco-allemand d’observation de la forêt qui doit s’ouvrir, 72 espèces de chauves-souris ont été répertoriées dans ce camp sur 6 km carrés alors qu’il y en a 33 de l’Europe à l’Asie tempérée).
Ce double meurtre est lié au milieu de l’orpaillage clandestin qui infeste la réseve (la main d’oeuvre étant constitués de garimpeiros venus du Brésil voisin). Cerise sur le gâteau, c’est le milieu de l’orpaillage clandesin qui a “arrêté” et livré les 2 meurtriers présumés aux gendarmes français.
Les gendarmes ont trouvé les deux hommes ligotés à un arbre en pleine forêt (confirmation des autorités) sous la surveillance d’orpailleurs clandestins soucieux de pouvoir continuer à orpailler en “paix”
Ce n’est pas la première fois que ce deal arrive. C’est courant.
De fait faute de moyens attribués à la Guyane, la France ne contrôle plus du tout sa forêt guyanaise. Les gendarmes se débrouillent avec un hélico Ecureuil à 3 places pour un territoire grand comme le Portugal. Sarkozy a promis depuis 2003, un bimoteur EC145 d’Eurocopter pour la gendarmerie toujours pas arrivé. “Il faut le tropicaliser” a-t-il argué lors d’un récent passage express en Guyane (21 avril) pour rendre hommage à un policier tué en service.
Les patrons orpailleurs guyanais du coin se servent ou composent avec les sites clandestins, ravitailés à l’est la nuit par la seule piste qui y accède (non contrôlée par les autorités) voire par des hélicoptères venus du Brésil voisin (sources patrons orpailleurs français et orpailleurs clandestins). C’est la même chose à l’ouest avec le Surinam voisin, des hélicoptères et avions se posent au sud-est du Surinam sur la rive du Maroni non contrôlée par les autorités surinamaises. En face, la Guyane à 2 minutes de pirogue et ses sites clandestins.