Un Savoie en prison

Etonnante Italie. Lassée des bouffoneries berlusconiennes, la voilà qui joue, cette fois, dans le registre dramatique avec la mise en geôle de l’héritier de sa couronne, Victor Emmanuel de Savoie en personne. Vu la lourdeur des charges, on ne peut que s’étonner de la désinvolture avec laquelle le prince s’est laissé prendre au piège. 60 ans ont été nécessaires pour qu’un décret l’autorise à quitter son exil helvétique mais il n’a fallu que quelques mois à la justice italienne pour le faire tomber dans ses rets. Impressionnant de détermination, Henry John Woodcock! Il est vrai que ce juge anglo-italien même pas quadragénaire ne prend pas le risque de se mettre à dos la majorité de la population. Dans la péninsule, la famille royale ne jouit d’aucune sympathie ou presque. Jetsetteuse invétérée, elle a plus de soutien en France et surtout à Genève où l’intéressé bénéficiait d’une impunité quasi-totale en dépit de ses frasques. L’événement est un coup de semonce pour les financiers du bout du lac qui l’épaulaient dans ses simagrées mondaines. Les pages pipeules des journaux perdront aussi l’un de leurs plus chers amphitryons, un homme qui n’a pas porté bien haut le drapeau de sa dynastie.