Dans la rubrique sportive de la “Tribune de Genève” du 13 septembre 2006, les lecteurs sont invités à découvrir “le fabuleux univers d’Alinghi”. Sans aucune distance critique, un article fait la promotion d’une manifestation visant à “donner l’occasion au public de découvrir de plus près le Defender de la 32e America’s Cup” (sic). L’illustration présente la “zone d’animations interactives”, une infographie de mauvaise qualité, dont la source est signée “les organisateurs”. Mais le clou se situe sur la moitié inférieure de la page où la proue d’Alinghi se soulève sans gêne dans une pub quadri du sponsor UBS.
Deux jours plus tard, dans la rubrique sport du “Temps”, l’UBS remet ça, profitant cette fois d’une interview du barreur du voilier concurrent Team New Zealand. Alinghi, Alinghi, Alinghi, le mot magique se voit placé opportunément dans trois questions sur douze. Beau travail de marketing, serait-on tenté de dire. Sans doute, mais il entraîne une conséquence qui échappe au lecteur… et au journaliste.
Ce lien (négocié) entre pub et rédactionnel oblige en effet à placer les papiers sur Alinghi en tête de page, alors que, de l’avis d’un collègue “de l’intérieur”, leur intérêt ne mériterait pas toujours cet emplacement.