Les relations publiques constituent un débouché pour de nombreux journalistes mais ces derniers sont-ils forcément programmés pour entrer dans la branche de la communication? La réponse est clairement NON.
Invitée récemment à s’exprimer à Berne lors d’un colloque consacré à l’influence de l’économie sur les médias, la porte-parole d’un grand groupe helvétique du secteur de la distribution, une ancienne journaliste du groupe Ringier, a dressé un sombre tableau du journalisme. Les bons rédacteurs, a-t-elle déclaré en substance, ne trouvent pas chaussure à leur pied dans la plupart des rédactions. Mal payés, peu valorisés, ils désertent la profession à la première occasion pour s’enrôler dans le service de presse d’une entreprise privée ou publique.
Ce constat, s’il s’appuie sur l’expérience et l’observation d’une réalité, ne saurait pour autant avoir de valeur morale. Le rôle d’un professionnel de la communication est de “vendre” un message de son employeur. En ce sens, rien ne distingue celui que le jargon désigne comme un PR d’un agent de propagande. La mission du journaliste, quant à elle, est intellectuelle, critique.
En faisant le grand saut de l’autre côté de la barrière, le journaliste doit être conscient qu’il renie l’idéal de ses débuts. S’il en avait. Faust est aussi passé par là. Mais il n’y a que les chanteurs d’opéra pour le célébrer.