Les petites frappes et autres groupuscules voyous sont-ils les fossoyeurs de la démocratie? Après les émeutes de Lausanne et de Berne, la police sera-t-elle appelée à durcir encore ses méthodes? Une fois de plus, le même constat s’impose: comme lors des rassemblements altermondialistes, une minorité de casseurs gâche la marche pacifique d’un grand nombre de citoyens.
L’art d’abîmer le plaisir des autres est aussi la particularité des déprédateurs des parcs publics. En mai dernier, nous nous étions faits l’écho, dans ces mêmes colonnes, du malaise de jardiniers mobilisés chaque jour aux aurores pour ramasser les déchets de la société de consommation. Un péage sera-t-il la récompense des promeneurs?
L’analogie peut-être appliquée aux détenteurs de molosses. L’égoïsme d’une petite minorité de personnes empoisonne la vie de tous les propriétaires de chien, contraints d’imposer la muselière à leur bête. Et que dire des faux mendiants qui envahissent les rues de nos métropoles? Ne font-ils pas du tort, en premier lieu, à leurs congénères qui souffrent réellement de l’indigence? Aboutira-t-on, comme au Moyen Âge, à expulser manu militari, voire à les emprisonner, tous les clodos, miséreux et autres vagabonds?
Il faudrait l’afficher en grand à l’entrée des écoles: une bonne fessée aujourd’hui vaut toujours mieux qu’une vilaine dictature demain.
Editorial paru dans “La Lettre hebdomadaire du Journal de Genève et Gazette de Lausanne”, No 23, 12 au 18 octobre 2007