Le 29 octobre 2007, le quotidien « 24 Heures » publie un article « Burdet fait la grève de la faim en prison ». Ce qui frappe, dans cet article, c’est la froideur des mots. Quand on lit que pour l’heure, son état de santé ne lui interdit pas (encore) d’accomplir son travail en prison – faire la vaisselle de ses codétenus…
Ulrich et Burdet se sont faits les porte-parole de citoyens qui ont souffert et souffrent encore d’un certain dysfonctionnement indéniable de notre appareil judiciaire. On leur reproche leur maladresse et leurs excès, certes condamnables.
On sympathise avec les cibles de leurs accusations quand celles-ci touchent des innocents. On admet que leurs démarches coûtent cher à la collectivité.
Ces critiques sont justifiées. Mais reconnaissons que derrière ces agitations il y a des hommes qui, malgré tous leurs défauts, ont le mérite d’avoir accepté d’énormes sacrifices personnels. Ils se sont battus pour un idéal, une meilleure justice. Pas le pire des crimes, si l’on regarde ce qui se passe dans le monde.
Le terrorisme et la violence marquent notre époque. Peu de gens se posent la question sur les motifs qui poussent des hommes et des femmes au terrorisme. Par analogie on s’attaque aux symptômes sans chercher à comprendre, au moins (!), et, par la suite, à combattre les causes.
Appel-au-Peuple avait sa raison d’être et l’a toujours. Désespérés devant la forteresse de la corporation judiciaire, Gerhard Ulrich et Marc-Etienne Burdet ont glissé dans la violence verbale mais, justement, celle-ci n’est restée que de la violence verbale.
Sous d’autres latitudes, on déplore des morts, victimes du terrorisme. En Suisse, il y a des notables qui se sentent blessés dans leur honneur. Espérons que la prochaine génération de « guérilleros contre la justice » continuera à utiliser toujours comme seul moyen de combat … la parole.

