Anastasie sévit à nouveau, c’est un dossier du “Canard Enchaîné”, un connaisseur, qui nous en apporte l’éclatante démonstration.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
La mégère symbolisant la censure depuis l’époque de Mac-Mahon n’a même plus besoin de sa paire de ciseaux géante. Elle a trouvé une autre arme, encore plus efficace. Fini les carrés blancs dans les journaux, trop voyants, trop… parlants. Désormais, on contrôle l’information par un surplus… d’information. Le paradoxe n’est qu’apparent. Quand ils expriment l’insignifiance, les mots noient l’essentiel, ils prennent la place du discours gênant parce que non conforme.
Avec les JO qui approchent à grands pas, on peut faire confiance aux professionnels de la communication pour qu’ils offrent aux journaux une actualité factice qui détournera l’attention des vrais problèmes. Le tintamarre olympique va s’accentuer au cours des prochains mois, couvrant les cris des personnes qui croupissent dans des prisons en Chine, dissidents ou religieux qui ont eu l’impudence de clamer leur foi en une société plus libre.
Le gouvernement organisateur n’a rien à redouter, les enjeux économiques sont trop importants pour que les médias occidentaux s’aventurent à jouer les trouble-fête. Les exemples du passé montrent qu’un événement sportif retransmis sur toutes les télévisions du monde est le meilleur complice de l’oppression.
*Editorial paru dans « La Lettre hebdomadaire du Journal de Genève et Gazette de Lausanne », No26 du 2 au 8 novembre 2007