Vingt milliards de francs. C’est le montant que la crise des prêts hypothécaires à risque a coûté jusqu’ici aux caisses de pension, avance la NZZ am Sonntag, laquelle ne se gêne pas d’égratigner, en passant, le Conseil fédéral. Ce dernier n’assurait-il pas, avant Noël, que les institutions de prévoyance indigènes n’avaient pas été touchées par la débâcle aux Etats-Unis?
Le calcul fait frémir en même temps qu’il provoque un sentiment de colère. Pourquoi tant de professionnels de la finance se sont-ils évertués à minimiser les conséquences du krach? Certes, les caisses de pension n’ont pas investi directement dans l’immobilier. Par contre, elles ont subi de plein fouet les pertes massives subies sur le marché boursier.
Cette erreur d’appréciation nous fait penser aux prévisions sur l’or. Il y a quelques années, parier sur le métal jaune était une incongruité qui soulevait ironie et répulsion chez les gestionnaires de fortune logés aux meilleurs enseignes. Heureux ceux qui ne les ont pas écoutés et ont acheté de l’or!
Il reste à souhaiter que notre valeureuse Banque nationale ne se soit pas trompée non plus en injectant des milliards pour sauver la Bourse. En termes d’inflation, on le sait, l’intervention des banques centrales est un jeu dangereux. La brusque flambée de l’indice des prix, en décembre, ne nous rassure pas.
*Editorial paru dans « La Lettre hebdomadaire du Journal de Genève et Gazette de Lausanne » No 34, 11 au 17 janvier 2008