Il n’y aura pas de deuxième conflit du gaz entre l’Ukraine et la Russie. Profitant de son auréole de Premier ministre fraîchement intronisé, Ioulia Timochenko a bien tenté d’obtenir une renégociation des conditions de livraison du gaz russe. Mais Vladimir Poutine a pris les devants. Pas question, la Russie ne baissera pas ses prix d’un kopek!
Le président russe n’a pas voulu revivre le scénario de 2006. Moscou avait fini par imposer ses conditions à Kiev. Mais ce fut au terme d’un long et pénible face à face dans les tranchées creusées par les oléoducs. L’Europe, qui importe de Russie près des trois-quarts de son gaz, avait pris très peur. Les groupes Gaz de France et Suez s’étaient empressés d’échanger des alliances pour faire contrepoids au géant Gazprom, tire-lire de l’Etat russe.
La semaine prochaine, Mme Timochenko se rendra à Moscou mais l’égérie de la révolution orange ressemble désormais à une hermine apprivoisée. M. Poutine, échaudé par le projet d’installation d’antimissiles américains aux portes de la Russie, joue sur du velours. Il lui répétera un autre de ses airs préférés, son obsession du moment: l’OTAN, inutile d’y songer!
Les violons de la guerre froide se réinstallent dans l’orchestre des relations internationales. Le prochain occupant de la Maison Blanche est averti.
Commentaire paru dans www.jdg-gdl.ch