Genève innove dans la collecte des déchets


Suivant le taux de remplissage du conteneur, un camion parcourt souvent des kilomètres pour rien: une fois sur place, il trouve un contenant loin d’être plein. Désormais, le niveau est mesuré automatiquement à distance et il devient possible de n’intervenir qu’aux déchetteries bien remplies. Economie prévue: entre 20 et 30% de la consommation d’essence.

A heures fixes, un émetteur-récepteur logé dans le réceptacle envoie un signal à ultrasons. Le temps que met l’onde à lui revenir déterminera la hauteur du contenu. L’entreprise en charge de la levée reçoit ainsi chaque matin les mesures de niveau, et programme les tournées de ses camions en conséquence. Développé depuis trois ans, le système Ecowaste est «en cours de certification européenne», confie le directeur de la boîte éponyme Jean-Luc Schlaeppi, mais déjà exploité en Suisse et sur le continent. A n’en point douter, l’écologie représente un créneau porteur.

Un gros investissement, que d’installer sur la quasi totalité du canton les capteurs en question? L’administrateur délégué du recycleur Serbeco, Bernard Girod, botte en touche. «On amortira le tout sur cinq ans, comme chacun de nos investissements». M.Schlaeppi révèle, lui, le prix d’une unité de système: environ 1’200 francs. On peut donc évaluer à un petit million de sesterces cette manoeuvre «écologistique» de Serbeco. Une somme, qui cependant n’effraye pas la maison, fondée en 1977 et partenaire régulier des collectivités genevoises. Elle ne devrait pas licencier, mais réaffecter les ressources inemployées à de nouvelles collectes.

Ecowaste affronte des concurrents nationaux et internationaux, mais il s’en distinguerait par son caractère modulable. L’installation est ainsi susceptible d’intégrer d’autres fonctionnalités, comme le contrôle d’accès. Le «contrôle d’accès»? «Pour limiter l’accès à une entreprise, ou en vue de contrer le tourisme des déchets», précise M.Schlaeppi. Cette discipline aurait plus d’un adepte en Suisse. Elle consiste à se délester de ses poubelles dans la commune du voisin. Dorénavant, ceux qui ne jouent pas le jeu – celui de la taxe sur le sac-poubelle imposée par certaines communes – pourraient se retrouver face à des conteneurs réfractaires. Reste à savoir s’ils balanceront leurs sacs dans le ruisseau ou s’ils les ramèneront civilement chez eux.

*Article paru sur www.journaldegeneve.ch

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