Il y a vingt ans, Elisabeth Kopp payait cher un coup de fil passé à son époux. Jusque-là, la conseillère fédérale n’avait rien eu à se reprocher, son activité à la tête de son département recueillait plutôt les éloges, elle figurait même parmi les membres du gouvernement les plus populaires.
On ne peut en dire autant de certains de ses successeurs. L’un des contempteurs les plus acharnés de Mme Kopp, Moritz Leuenberger, s’accroche au pouvoir à défaut de convaincre. Déjà dans l’affaire Swissair, il n’avait pas brillé. Aujourd’hui, il montre une fois de plus ses limites en s’enlisant dans le dossier CFF Cargo.
Sur le papier, le cas de l’entité spécialisée dans le transport de marchandises sur rail est pourtant plus clair que celui de la défunte compagnie aérienne. Propriété de la Confédération, CFF Cargo relève des bons soins de l’Administration fédérale.
Dans la pratique, la situation s’avère plus ambiguë. Berne a tout fait pour déléguer ses responsabilités. Au conseil d’administration des CFF, on trouve un banquier, des patrons de multinationales. Mais où se cache le représentant de la Confédération?
Touchons du bois, cette question était déjà celle que nous nous posions en 2001 à propos de Swissair où l’Etat n’était que minoritaire. Il avait fallu l’immobilisation au sol des avions marqués de la croix blanche pour que Berne commence à bouger. Avec l’issue que l’on sait.
*Editorial paru sur www.journaldegeneve.ch