On n’a pas fini de mesurer l’ampleur de la crise qui touche le système bancaire.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Le jour même de l’annonce, par l’UBS, de nouvelles pertes abyssales, la Deutsche Bank avouait à son tour un lourde moins-value dans le secteur de la banque d’investissement. Son mythe d’invulnérabilité volait en éclats.
Où va la planète financière? Y a-t-il encore un pilote dans l’avion? On aimerait bien que les banques centrales se découvrent un peu plus et exposent leur stratégie à long terme, si elles en ont une. Depuis plusieurs mois, pompiers du système, elles jettent de l’eau sur les flammes. Mais elles semblent n’avoir aucune prise sur le foyer lui-même. A trop injecter de liquidités sur le marché, elles jouent à leur tour avec le… feu. L’inflation couve, ravie de ce coup de pouce inespéré. A l’heure où des économistes font des comparaisons avec 1929, chaque geste des autorités monétaires commence à prendre des dimensions dramatiques.
Pétrifié, otage des instituts qui gèrent son bas de laine, l’homme de la rue en est réduit à regarder l’incendie se rapprocher, illuminant les murs gris du Palais fédéral. La perte fiscale pour la Confédération, estime Hans-Rudolf Merz, atteindra au moins 2 milliards. Malgré cela, le ministre des finances veut garder son sang froid. Il réitère que l’Etat n’interviendra pas pour soutenir l’UBS. Est-ce à dire que celle-ci se sauvera en fusionnant avec une autre banque?