L’opération a été rondement menée en partenariat avec la banque privée genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie (LODH) qui chouchoute le Prix Nobel de la paix 2007. Cela a été un échange de bons procédés entre la vénérable institution bancaire et le candidat malheureux à la présidentielle américaine en 2000. Voilà pour le côté pile.
Le côté face en revanche est moins vert, confie à la “Lettre hebdomadaire du Journal de Genève et Gazette de Lausanne” une source bancaire. Car si l’ancien sénateur du Tennessee est un homme de conviction, il reste un redoutable homme d’affaires à la tête de la société Generation Invest Management, une société active dans «l’investissement durable» qui a réussi à convaincre les très écologiques Roche et Nestlé, entre autres. A Davos déjà, l’acteur et orateur du documentaire Une vérité qui dérange ne s’était pas gêné d’exiger un hélicoptère pour ses déplacements.
A Genève, c’est une limousine américaine de classe présidentielle qu’il lui fallait. Le problème est que ce modèle à la consommation pantagruélique et qui crache autant de CO2 dans l’atmosphère qu’une meute de chars de l’armée suisse – on exagère un peu – n’était pas disponible dans la ville du bout du lac en mars.
Devant l’insistance du nouveau Docteur honoris causa de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), la banque privée est allée chercher la voiture du Nicolas Hulot à la sauce US… en Belgique. Que pouvait refuser la banque LODH à la star Al Gore, elle qui a créé une nouvelle chaire dédiée au développement durable à l’EPFL? En tout cas pas quelques tonnes de CO2 en plus dans l’atmosphère.
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