Info-en-danger a retranscrit un débat enregistré sur Gazette d’arrêt sur images, No 18
Daniel Schneidermann: “Les magazines féminins font-ils de l’information des lectrices ou sont-ils d’immenses catalogues publicitaires. Les articles ne sont-ils que des alibis pour justifier les petits cadeaux?”
Anne de la Forest (rédactrice en chef du magazine féminin français DS: “Arrêtez de parler de cadeaux. Notre travail, c’est de tester les produits de beauté. On est gâtées, je l’avoue. Je veux défendre la presse féminine. On est un moment de détente.”
Daniel Schneidermann (se saisissant d’un numéro du magazine): “On est un peu perdu. Sont-ce des pages rédactionnelles ou des pubs? Ces rubriques, “On a aimé, on n’a pas aimé, ou plutôt on aime moins”, parce qu’on ne peut pas dire qu’on n’a pas aimé, bien sûr…” (sourire entendu).
Evelyne Vermorel (ex-rédactrice en chef Beauté Madame Figaro): “Je constate une grande dégradation dans la presse. Quand j’ai commencé dans le métier, c’était en 1973 au “Point”, la presse informait. Aujourd’hui, elle montre. On a glissé. C’est un show.”
Jean-Baptiste Rivoire (Canal Plus): “Il y a le risque que ces articles perdent en crédibilité. A force de dire n’importe quoi, le magazine pourrait bien tomber des mains des lectrices”.
Anne de la Forest: “Ce qui ne marche pas, on n’en parle pas. Je n’ai pas intérêt à faire du mal aux marques qui me permettent de faire mon magazine”.
Quel aveu!
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