Ce que nous anticipions l’an dernier dans ces mêmes colonnes devient réalité. L’inflation brandit son spectre. Le taux annuel a atteint, au mois de mai, son plus haut niveau depuis 15 ans. Rien de dramatique, encore, mais un vilain coup de semonce quand même. Source désignée de tous les maux, le pétrole poursuivra-t-il son ascension infernale, entraînant le coût de la vie dans son sillage? Dans une déclaration récente, le président de la Banque nationale suisse avouait sa perplexité face à une évolution qu’il n’avait pas prévue. La banque centrale ne s’attendait pas à ce que le prix de l’or noir reste à de tels niveaux si longtemps. M. Roth s’est bien gardé toutefois de faire le rapprochement avec les interventions monétaires consenties par l’institut d’émission pour soutenir la place financière au plus fort de la crise des prêts immobiliers américains à risque. Il aurait pourtant pu rappeler que l’injection d’argent dans le système est de nature à favoriser l’inflation. Pour l’heure la population, bercée par les slogans de l’Euro de football et la perspective de victoires de l’équipe nationale, ne réagit pas encore. Mais le réveil pourrait être brutal au lendemain des JO de Pékin, l’autre sac à paillettes de l’année. Un automne chaud est d’ores et déjà programmé car il ne fait pas de doute que les salariés ne goberont pas la bouche en coeur une perte croissante de leur pouvoir d’achat. *www.journaldegeneve.ch
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