Les journalistes tiennent pour devoir essentiel de s’interdire de confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire, de n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs publicitaires. Ce point a figuré longtemps tel quel à l’article 10 de la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes. Jusqu’au jour où le Conseil suisse de la presse (CSP) a statué sur une plainte déposée par info-en-danger, dénonçant l’amalgame croissant des messages rédactionnels et publicitaires. Le CSP a donné raison à info-en-danger et dorénavant, la directive unique sera complétée par d’autres chapitres. La décision adoptée dans ce sens en août 2007 par le Conseil suisse de la presse est entrée en vigueur le 1er juillet 2008.
Extraits:
Directive 10.1 – Séparation entre partie rédactionnelle et publicité
“Une nette séparation entre la partie rédactionnelle, respectivement le programme, et la publicité est impérative pour la crédibilité des médias (…). Les journalistes s’abstiennent de transgresser cette séparation en intégrant de la publicité clandestine dans leurs articles ou émissions.”
Directive 10.4 – Comptes rendus “Lifestyle”, mention de marques et de produits
“(…) La présentation non critique ou dithyrambique d’objets de consommation, la mention plus fréquente que nécessaire de marques de produits ou de services ainsi que la simple restitution de slogans publicitaires dans la partie rédactionnelle compromettent la crédibilité du média et des journalistes.”
Voilà les journalistes mieux armés, qui plus est défendus dans des préceptes entérinés par leurs employeurs. En effet, les éditeurs viennent de faire leur entrée au Conseil suisse de la presse. Le monde à l’envers? L’avenir dira si cette nouvelle pratique sera respectée.