Tirant à boulets rouges sur Christian Levrat, l’accusant de «torpiller» le plan de sauvetage de la banque, un actionnaire genevois a demandé au député socialiste de rendre son action UBS et de ne plus remettre les pieds à l’assemblée générale. Incongrue, civiquement parlant, cette démarche offense surtout le contribuable à qui on demande de cautionner les yeux fermés une dépense astronomique qui obère les caisses de l’Etat.
Si certains milieux croient faire avancer la cause d’un gouffre à milliards en dénigrant ceux qu’ils considèrent comme des inquisiteurs, ils se trompent complètement de cible. La majorité de la population a perdu confiance. Peu lui chaut que les intervenants soient de gauche ou de droite, elle veut la vérité. La question à se poser est plutôt de savoir pourquoi les politiciens qui montent au front pour exiger la transparence se comptent sur les doigts de la main.
Pour entrer en vigueur, le plan de relance de l’UBS doit encore passer le cap des Chambres réunies. L’issue du débat ne fait pas de doute car il existe actuellement une sorte de pacte sacré pour affirmer que la Suisse ne peut pas se permettre de perdre son colosse bancaire. Mais des assurances devront être données quant à la fameuse société de portage appelée à gérer les 60 milliards prêtés par la BNS. Que se passera-t-il en cas de nouvelles pertes? En outre, on ne voit toujours pas ce qui empêcherait la Confédération de revendiquer un siège au conseil d’administration de l’UBS.
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Commentaire paru dans « La Liberté » du 28 novembre 2008 |
Pacte sacré
2 commmentaires à “Pacte sacré”
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Monsieur le Conseiller fédéral Pascal Couchepin était samedi 29 novembre à Lausanne, à l’invitation des jeunes libéraux radicaux, pour prononcer un discours sur le thème « Crise financière: la fin du capitalisme libéral ? » (sic)
Aucun intervenant réellement critique n’ayant été invité au « débat » suivant cette allocution, il nous a semblé opportun d’interpeller directement le Conseiller fédéral, à l’aide d’une banderole sur laquelle était écrit « Couchepin: 6 milliards pour l’UBS, pas un sou pour l’AVS ? »
Car en effet, alors qu’on nous explique que nous n’avons pas les moyens de financer un âge de l’AVS flexible, il n’a fallu que quelques jours pour trouver les 6 milliards à injecter dans l’UBS, et cela sans que le peuple ne puisse se prononcer. Alors qu’en période de haute conjoncture, les profits partent dans les poches des actionnaires et des dirigeants, c’est maintenant le contribuable (10’000.- par personne) qui est appelé au secours de la faillite du modèle libéral. Privatisation des bénéfices, socialisation des pertes: le refrain est connu.
Fondamentalement, ce dont nous avons aujourd’hui besoin, c’est d’un autre système financier, un système qui soit en main du peuple et qui ne serve pas uniquement une poignée d’actionnaires et de managers.
Pour un groupe de citoyens critiques:
Julien Sansonnens, Arthur Auderset
A la question qui se pose de savoir pourquoi les politiciens qui montent au front pour exiger la transparence se comptent sur les doigts de la main, Bernard Mathey a répondu pour ceux de droite dans
LIBERTES NEUCHATELOISES
…….la réponse tient en quelques mots. Les parlementaires de droite viennent de vivre quelques rudes années durant lesquelles ils leur a fallu cautionner des pratiques ultra-libérales qu’ils sentaient mal voire réprouvaient mais que la confiance affichée et la suffisance des financiers empêchaient de contester. Avouer qu’on a manqué de vigilance, c’est peut-être tolérable pour un diplômé de l’université de Saint-Gall mais pas pour un politicien, qui pour être réélu se doit de proscrire les loosers de son entourage. Et un politicien qui n’est pas réélu n’est plus un politicien.
Et puis, les animateurs des journaux de la RSR, fonctionnaires travailleurs et compétents qui ont souvent le cœur à gauche, sont soumis à l’audimat qui garantit leur « réélection » jour après jour. Ils préféreront donc un agité du vocal PDC ou socialiste à un libéro-radical, poussif et peu convainquant parce que pas toujours convaincu de la cause des gens qu’il est sensé défendre.
Pour conclure, il n’est pas inutile de citer Frédéric Joly découvreur et éditeur en France du philosophe américain Christopher Lasch : « Lorsque la politique se met au service de l’économie, qui est la pratique de l’illimité, elle renie la démocratie qui est l’art de l’autolimitation. »
Une phrase que l’on devrait graver sur les tables des parlementaires de tous les pays ainsi que sur les cartes de crédit. On pourrait même y ajouter en s’inspirant de la lutte contre la tabagie « S’endetter nuit gravement à l’économie ».
Bernard Matthey
Conseiller communal
Député suppléant
Montezillon
Commune de Rochefort