La grande muraille verte d’Afrique

Les 12 et 13 février 2009 se tiendra à Mbour, près de Dakar une conférence internationale qui devrait établir les bases de coopération et de financement pour le plus grand projet panafricain jamais réalisé. La barrière écologique, baptisée “muraille verte” par le  président sénégalais Abdoulaye Wade, est un vaste projet de régénération du Sahel qui, de la capitale sénégalaise jusqu’à Djibouti, traversera onze pays.

La désertification du Sahel n’est pas un problème nouveau, mais depuis la Convention signée par l’OUA à Alger en 1968 toutes les tentatives de bloquer l’avancée du Sahara ont échoué. En quoi cette muraille verte d’Abdoulaye Wade aurait-elle plus de chance de réussir?Tout d’abord, en quarante ans les problèmes liés aux changements climatiques ont pris une dimension planétaire qui ne laisse personne indifférent; mais aussi, un problème identique en voie de solution en Chine viendrait démontrer que la désertification n’est pas irréversible et la référence à la grande muraille verte chinoise est omniprésente.

Depuis 1978 la Chine a déjà investi plusieurs milliards de yuans dans la construction de bandes forestières sur une surface de plus de 24 millions d’hectares. Dans sa phase finale cette grande muraille verte prendra son départ à l’est de la province du Heilongjiang, à l’extrême nord-est de la Chine, pour arriver au Xinjiang, région autonome Ouïgoure située à l’extrême nord-ouest du pays, sur une distance de 4’480 km.Les travaux de construction de cette grande muraille verte, qui seront achevés vers 2050, ont connu une certaine publicité avec les Jeux Olympiques qui avaient activé les travaux dans la région de Pékin.

Selon l’Administration d’Etat des Forêts la superficie des déserts et des terres désertiques est réduite de 1’200 km2 par an et la tendance à la désertification des terres serait sous contrôle en Chine.

 

 

 

 

Le projet africain qui est d’une importance comparable prévoit le reboisement de 15 millions d’hectares de terres arides sur une largeur de 15 km et une longueur de 7’000 km. Son coût de l’ordre de 1,5 milliard de dollars (qui a été qualifié de faramineux) semble bien dérisoire en regard des milliards consacrés au sauvetage de nos établissements financiers. Espérons que la réunion de février saura trouver les moyens nécessaires pour cette régénération du Sahel qui, ne l’oublions pas, était encore une zone humide il y a 2 ou 3’000 ans.

Saurons-nous investir dans le Sahel, richesse de l’Afrique disposant d’une énergie solaire abondante et qui sera peut-être le grenier de l’Europe?Le Président sénégalais n’y croit pas trop: «L’approche de la Chine à nos besoins est simplement mieux adaptée que l’approche post-coloniale lente et parfois condescendante des investisseurs européens, des organisations internationales et des ONG» .

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