“Le secret bancaire rend notre place financière paresseuse et incompétente”. Qui a tenu ces propos? Un ponte socialiste? Non, Raymond Baer, un banquier privé, rappelle la télévision suisse alémanique. C’était en 2004, le président de la banque Julius Baer s’exprimait dans les colonnes du magazine alémanique «Die Weltwoche». Non content de s’en prendre au secret bancaire, cet éminent personnage du monde de la finance helvétique y pourfendait aussi les revenus des pontes de l’économie, qualifiés d’ «absolument choquants». A l’époque, il faisait cavalier seul. Aujourd’hui les propos de ce banquier pour le moins éclairé apparaissent singulièrement prophétiques.
Le banquier genevois Yvan Pictet a fait savoir dans « Le Temps » du 20 février 2009 que la mise hors la loi de l’évasion fiscale et cette brèche dans le secret bancaire coûterait 50 % de leurs revenus à la place genevoise et à sa propre banque. Le bel aveu que voilà! L’assistance à l’évasion fiscale un modèle d’affaires pour nos banques? Si un banquier privé très en vue l’admet aussi ouvertement, comment ne pas le croire.
A Vevey, des gendarmes ont mis fin à la cavale de Gerhard Ulrich. Le responsable d' »Appel au peuple » devra purger sa peine. En 2007, ses critiques à l’encontre de l’ordre judiciaire lui avaient valu une condamnation à 46 (!) mois de prison. C’est le prix à payer, de nos jours, pour n’avoir ni volé, ni blessé personne. Pas de sanction, en revanche, pour les responsables de la débâcle financière qui coulent des jours tranquilles dans leurs villas avec leurs anciens bonus en poche.
Collaboration: Aldo Schorno