L’automobile est arrivée à un tournant très important.
PAR AUGUSTIN LE MIERE
Mais le changement ne sera pas visible de manière concrète avant l’an prochain.
C’est la leçon du Salon de l’automobile qui se déroule jusqu’au 15 mars 2009 à Genève: pour l’heure, il y a un énorme décalage entre l’offre des constructeurs et la réalité. L’attente de la clientèle est déçue. On voit beaucoup de haut de gamme, un peu comme la bande annonce d’un film. C’est bon pour le rêve mais ce n’est pas satisfaisant pour celles et ceux qui recherchent les petits modèles économes et peu polluants.
Un état de fait est la non-anticipation des constructeurs. L’industrie automobile est une industrie lourde donc freinée par une très forte inertie. Toutes les voitures présentées aujourd’hui sont des projets qui ont été pensés et décidés il y a trois ans environ, à une époque où la mode était à la voiture la plus grosse possible: 4X4 , monospace, etc…
Depuis un an, la prise de conscience écologique fait son chemin, poussée par les considérations climatiques (préservation de la planète). Elle n’explique que partiellement ce changement radical de tendance. Le porte-monnaie et la crise économique y sont aussi pour beaucoup. Il y a encore d’autres raisons comme la flambée des matières premières, le resserrement du crédit, les mesures gouvernementales prises par certains Etats pour mettre à la casse les voitures anciennes.
Pris à contre-pied, les constructeurs n’ont pas d’autre issue que d’introduire le chômage partiel pour limiter les stocks. Parallèlement, ils se mettent à plancher sur la voiture de demain, mais il leur faut du temps et des moyens.