Les docteurs Coué de l’information veulent absolument nous convaincre qu’UBS est sortie d’affaire.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Mais une fois encore il faut se rendre à l’évidence: il y a loin de la coupe aux lèvres. L’UBS pédale toujours au cœur du tunnel.
L’aveu vient d’ailleurs d’Oswald Grübel. Le PDG au salaire de deux millions ne promet rien d’autre à ses troupes que du sang et des larmes. La restructuration suit son cours, la banque aux trois clés poursuit sa cure d’amaigrissement. 3000 emplois perdus en Suisse au cours des derniers mois, qui dit mieux?
Triste pour tous ces employés de banque laissés sur le bord de la route. On dit qu’il y a des gestionnaires de fortune parmi eux. Ils seraient jugés aux résultats, au nombre des dépôts dont ils ont la responsabilité. Ils feraient les frais de l’exode de la clientèle. Mais comment les blâmer? N’ont-ils pas fait leur travail au mieux de leur compétence et de leur conscience? Bonjour l’ambiance!
On ne saurait reprocher non plus aux détenteurs de comptes de fuir UBS. «Si vous partez, vous contribuez à l’effondrement du système», s’entendent-ils dire. Comme si l’argent gagné pendant toute une vie pouvait cautionner un pari sur l’avenir d’un établissement bancaire. En réalité, si UBS enregistre un fort reflux de fonds, c’est parce que la confiance, fondement de toute relation économique, fait défaut. Confiance mise à mal par les procès en cours aux Etats-Unis et qui souffre aussi de l’absence de programme de la part des dirigeants.
Où va l’UBS? Grübel, on le sait, est un brillant coupeur de têtes, mais après? Tout reste vague. Les secteurs à rationaliser, les capitaux à lever, les alliances à nouer. UBS sera-t-elle saucissonnée, vendue à un groupe étranger? Fusionnera-t-elle avec Credit Suisse? Ou sera-t-elle nationalisée?
Le nouveau président Villiger ne donne pas de réponse non plus. Il ne veut voir qu’une seule chose: UBS retrouvera son lustre d’antan. A moins que l’on nous cache quelque chose, tant d’assurance laisse pantois.
Commentaire paru dans « La Liberté » du 16 avril 2009