Marcel Ospel ne peut toujours pas s’installer sur son alpage


Marcel Ospel est tombé sur un os.

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Près de deux mois et demi après l’ouverture de l’enquête publique liée aux travaux de transformation de son chalet sur l’alpage de la Sisounette, le feu vert étatique se fait toujours attendre, comme nous l’assurait hier Michel Ansermoz, directeur de la Camac, la Centrale des autorisations du canton de Vaud: «Certains services de l’administration cantonale n’ont pas obtenu du propriétaire toutes les réponses à leurs questions. Ils lui ont demandé un complément d’information.»

De quels services s’agit-il? «Je ne peux pas vous le dire, mais je vous confirme qu’un courrier a été envoyé aux architectes mandatés par le propriétaire. La balle est dans leur camp», répond Michel Ansermoz. De son côté, l’auteur des plans de rénovation du chalet, le bureau Chaletbau Matti à Gstaad, ne désire pas s’exprimer.

En se portant acquéreur du vieux chalet et des 58 000 mètres carrés qui l’entourent, l’ancien maître de l’UBS a peut-être sous-estimé l’onde de choc qu’il créerait dans le Pays-d’Enhaut, une région qui axe en partie son atout touristique sur sa vocation de parc naturel. Trois oppositions ont résulté de la mise à l’enquête publique, l’une d’entre elles émanant de Pro Natura.

L’enjeu environnemental se double de l’impact émotionnel résultant de l’arrivée à Rougemont d’une personnalité dont le nom est associé à la déconfiture de la première banque de Suisse. Cette levée de boucliers dans une frange influente de la population rotzemounaise fait qu’une procédure qui, en d’autres temps, d’autres lieux, aurait constitué une formalité, bute cette fois sur un obstacle imprévu. D’autant que Marcel Ospel ne semble avoir eu aucun problème lors de l’achat d’une propriété en zone agricole. Or, comme l’observe Raymond Rossel, un spécialiste du droit des constructions vaudois, la loi fédérale est extrêmement stricte en la matière. «Le plan directeur cantonal restreint très fortement l’usage des terres pour la construction.»

L’octroi de la bénédiction de Lausanne pourrait-il encore s’éterniser des semaines, voire des mois? «On ne va pas laisser le dossier ouvert pendant des années», rassure Michel Ansermoz. «Si rien ne bouge du côté des mandataires de l’acquéreur, le ou les services concernés répondront non. Dans le cas d’une synthèse négative, il sera difficile à la commune de délivrer le permis.»

Article paru dans “La Liberté” du 1er juillet 2009

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