Une année après l’éclatement de la crise financière et le sauvetage bancaire qui ont coûté aux seuls USA 11 billions de dollars au total (capital, garanties etc.), les banques américaines et mondiales se portent bien, merci pour elles!
PAR ALDO SCHORNO
Les bonus aux USA se monteront cette année à un nouveau record de 152 milliards de dollars au titre de bénéfices qui s’envolent à nouveau avec la bourse. Le transfert des effets et risques sur les états et l’économie réelle est réussi – et le meilleur des mondes possibles pour les banques est préservé.
Aucune des réglementations envisagées ou promises pour discipliner la prise de risques bancaires n’a vu le jour. Au contraire, les banques sont encore plus grandes et leurs bilans constituent un risque systémique bien plus important qu’il y a un an. Rien qu’aux USA, le total de dérivés en circulation de gré à gré représente 572 billions de dollars et sur ce total, 73 billions de dollars sont liés aux marchés des actions et aux obligations (source: Bloomberg). Le PIB annuel des USA se monte
à 13 billions de dollars environ et ces chiffres montrent à l’évidence les dangers de nouveaux dysfonctionnements d’ordre éthique et technique.
Les dettes et les risques du « capitalisme de casino » des banques sont maintenant chez les citoyens et les Etats concernés par ces banques « trop grandes pour faire faillite ». Les conséquences pour la cohésion économique et sociale ne pourront être que négatives. Ce à plus forte raison que les champions du prétendu « néolibéralisme » constatent ces jours la bouche en cœur que l’endettement des Etats constituerait un risque important d’inflation.