Voie royale pour Hersant au Nouvelliste *


Les nouvelles, dans la presse, se succèdent à un rythme dramatique.

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Après le rachat d’Edipresse par Tamedia et la fusion de la radio et de la télévision, c’est au tour de la presse valaisanne d’être touchée par le séisme qui secoue le monde médiatique.

En cédant la part de 37,5% qu’il détient dans «Le Nouvelliste», le groupe Edipresse ne crée pas, à vrai dire, la surprise. L’agacement de Pierre Lamunière, face au sac de nœuds valaisan, était de plus en plus palpable. En échange du rachat, en 2002, du petit empire montreusien de l’éditeur Corbaz, le patron d’Edipresse s’était vu imposer par la Commission de la concurrence la cession de 4,5% du capital du «Nouvelliste». Sept ans après, faute d’entente sur le prix, l’opération n’a toujours pas abouti, sabotée par les bisbilles au sein du noyau dur des actionnaires valaisans.

Dans ces conditions, la solution, comme au temps de «La Guerre dans le Haut-Pays», ne pouvait venir que de l’extérieur. L’impulsion décisive est venue en mars dernier, lors de l’acquisition d’Edipresse par Tamedia. En quoi, se demandait-on, un journal imprimé à Sion pouvait-il bien intéresser le groupe zurichois? Tamedia demandera-t-il à Edipresse de se débarrasser du «Nouvelliste», vite fait, bien fait?

Une première éclaircie est intervenue en juin dernier quand Jacques Lathion, chef de clan valaisan, a pris seul les commandes. Pour la première fois, le panier de crabes se voyait réduit à sa plus simple expression.

L’heure de Hersant a-t-elle enfin sonné? L’ogre français, qui contrôle déjà la presse neuchâteloise, n’a jamais fait mystère de sa volonté de s’implanter dans d’autres régions de Suisse romande. En avril dernier, le loup est entré dans la bergerie valaisanne par la petite porte. Depuis, il gère certaines activités du «Nouvelliste», notamment dans les domaines de l’impression et de l’informatique. On dit que sa présence est de plus en plus visible et envahissante.

Jacques Lathion n’a jamais confirmé officiellement qu’il travaillait pour le groupe français mais ses démentis sont toujours moins catégoriques. En avril, il nous disait que les actionnaires du «Nouvelliste» étaient liés par une convention imposant l’unanimité. Un seul «non» suffirait à faire capoter n’importe quel accord. Aujourd’hui on a vraiment l’impression que la voie n’a jamais été aussi royale pour Hersant.

*Commentaire paru dans “La Liberté” du 27 novembre 2009

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