Sale coup sur la tête des collaborateurs employés en Suisse par l’agence de presse américaine AP. Sale coup pour la diversité de l’information, aussi. Début décembre, l’agence de presse allemande DDP annonce la reprise du service alémanique d’AP en Suisse. Balz Bruppacher, le chef de cette unité, n’est alors pas du tout pessimiste. « Nous allons augmenter notre production d’informations », commente-t-il à l’intention du soussigné. Las, moins de deux mois après, 16 employés d’AP Suisse reçoivent leur lettre de licenciement sans autre forme de procès.
L’organisation professionnelle impressum fait observer que la procédure, parce qu’elle ne respecte pas le Code des obligations, est illégale. Impressum en veut particulièrement à DDP mais il stigmatise aussi l’attitude ambiguë de l’ATS qui est la grande gagnante dans l’aventure. En effet, la première agence d’informations helvétique est sortie subitement du bois en nouant une collaboration avec DDP. Du coup, elle élimine son unique concurrent, AP, une agence non inféodée aux patrons des médias helvétiques qui sont les propriétaires de l’ATS. AP jouait un rôle de franc-tireur au sein d’une société médiatique très conformiste.
Un commentaire qui ne figure pas, on s’en doute, dans le communiqué d’ATS relatant la disparition d’AP Suisse. La concentration des médias poursuit son cours dans l’indifférence quasi générale. Pauvre démocratie.