Le procès fleuve de l’amiante a repris à Turin avec l’audition des témoins de la ville de Rubiera, dans la province de Reggio Emilie, relate la presse italienne. « On transportait l’amiante dans des sacs en tissu que nous ouvrions avec un couteau », raconte Natele Corradini, un ouvrier retraité de l’usine Eternit. « Les gens attrapaient l’asbestose et le cancer. Ils étaient nombreux à tomber malades. On leur disait qu’ils fumaient trop mais avec le temps nous comprîmes qu’on nous menait en bateau, la raison était ailleurs. C’était l’amiante. Les patrons ne nous ont jamais donné d’informations à ce sujet.
Le procès de Turin oppose 2900 parties civiles issues des villes de Casale Monferrato, Cavagnolo, Bagnoli et Rubiera à deux prévenus, le baron belge Jean-Louis Marie Ghislain de Cartier de Marchienne qui dirigea la firme entre 1966 et 1973, et l’industriel suisse Stephan Schmidheiny propriétaire du groupe Eternit entre 1973 et 1992 et depuis converti à l’écologie philanthropique au Costa Rica.
Le procès a commencé en janvier 2008. Il ne devrait pas s’achever avant mai 2011.