PAR EDGAR BLOCH
Indépendance d’esprit et pugnacité. Le banquier privé Konrad Hummler est réputé pour ne pas avoir sa langue dans sa poche. Il n’a pas fait exception à la règle vendredi 11 juin 2010 à Lausanne, lors de la 75ème assemblée de l’Association des banquiers privés suisses (ABPS). Son président place en effet la sécurité juridique au premier plan: elle doit absolument être défendue, au point s’il le faut, de brader le secret bancaire. Certes, Hummler précise et nuance, “s’il est impossible de faire autrement”.
Mais la phrase est lâchée et c’est plutôt une première dans ce cercle très fermé. Bien sûr que le président de l’ABPS ne va pas plaider la fin du secret bancaire. “Mais à choisir entre d’un côté, une extinction à petit feu de l’Etat de droit, doublée d’une transmission régulière de données bancaires mais aussi de manoeuvres de chantage et de tentatives de criminalisation en tout genre, et de l’autre, un changement de paradigme négocié au prix fort et assorti de longs délais de transition, la deuxième option devrait l’emporter, car elle aurait le mérite de clairifer les choses et de rendre nos pratique commerciales inattaquables.”