CHRISTIAN CAMPICHE
«Nous vous confirmons qu’UBS n’exécute plus de transactions en relation avec la Palestine.» En recevant un courrier d’UBS qui débute par cette phrase, une cliente d’UBS est tombée à la renverse. Cette Vaudoise voulait s’acquitter par virement de sa cotisation au Collectif Urgence Palestine -Vaud. L’argent n’est jamais parti.
Ladite personne a demandé alors des explications à l’agence de Vevey d’UBS où elle dispose de son compte. Dans une lettre cosignée par le chef d’agence et la responsable du «team clientèle privée», il lui a été répondu que la décision de rompre les liens avec la Palestine «a été prise après une évaluation prudente des chances et risques des relations d’affaires avec les Territoires palestiniens».
Le précédent iranien
Faut-il voir dans cette attitude une relation de cause à effet avec les tensions fiscales qui ont opposé UBS aux Etats-Unis depuis 2008? Une sorte d’«un prêté pour un rendu»? Le cas susmentionné ne serait pas isolé, en tout cas. Il se serait reproduit avec d’autres clients d’UBS à Genève et Bâle, notamment.
De fait, la rupture avec la Palestine n’est pas un précédent. En 2006, UBS avait déjà rompu tout lien avec l’Iran et la Syrie. Elle invoquait les mêmes raisons: «Une analyse des risques…» Il en découle qu’UBS ne veut plus commercer avec des individus, des sociétés ou des institutions telle que la Banque centrale d’Iran. En revanche, les Iraniens en exil ne sont pas concernés par le boycott.
Décision en 2008
En mai 2008, des victimes d’attentats en Israël remettaient la compresse en attaquant UBS aux Etats-Unis. Ils réclamaient 50 millions de dollars à la banque suisse, l’accusant d’avoir aidé à financer des attaques en faisant affaires avec l’Iran.
Porte-parole d’UBS, Jean-Raphaël Fontannaz apporte quelques précisions: «La décision d’UBS de limiter les versements à destination de la Palestine remonte déjà à septembre 2008. Celle-ci n’est pas liée à des motifs politiques, mais à une appréciation des risques liés à de telles transactions. Notamment en lien avec des décisions internationales en matière de sanctions et d’embargo.»
Il ajoutait: «Les versements destinés à des organisations humanitaires reconnues, telles que la DDC, le CICR, Caritas, l’ONU – y compris à l’intention de leurs employés sur place – ont continué d’être exécutés même après l’adoption de règles plus sévères en septembre 2008.»
Article paru dans “La Liberté” du 28 août 2010
Excellent Christian Campiche. merci