Une « hotline » entre Budapest et Bratislava


PAR CORENTIN LEOTARD

Le temps de la discorde entre la Hongrie et la Slovaquie semble révolu ! Les ministres des affaires étrangères, Mikuláš Dzurinda le Slovaque et Janos Martonyi, le Hongrois, se sont rencontrés le 27 septembre 2010 avec la volonté nouvelle d’en finir avec leurs querelles stériles de voisinage.

Les deux ministres se sont accordés sur la nécessité de mettre en place une ligne directe entre les deux capitales destinée à désamorcer d’éventuels nouveaux conflits et à tuer dans l’œuf toute polémique inutile, comme il y en a trop eu ces derniers mois. Selon leurs propres mots, tenus au cours d’une conférence de presse conjointe, il s’agira d’un « système d’alerte précoce afin d’éviter toute futurs tsunamis politiques ».

Le ministre slovaque, qui effectuait sa première visite en Hongrie depuis les élections en Slovaquie le 12 juin dernier, a fait savoir qu’il souhaitait entretenir « des relations bonnes et stables » avec la Hongrie. Il a aussi exprimé la nécessité commerciale et culturelle de jeter de nouveau ponts (au sens propre et figuré) sur le Danube qui sépare les deux pays dans leur partie Ouest. En échange de quoi Janos Martonyi a réitéré les demandes de Budapest de supprimer toute loi discriminante pour le demi-million de Hongrois vivant dans le Sud de la Slovaquie.

Bien sûr, le réchauffement entre Hongrois et Slovaques est dû avant tout au changement de gouvernement à Bratislava. La nouvelle coalition de centre-droit au pouvoir est beaucoup moins hostile à la Hongrie et moins suspicieuse quant aux intentions de la minorité hongroise slovaque. Un parti hongrois, Most-Hid, participe d’ailleurs à cette coalition.

Cette amélioration diplomatique tient sans doute aussi à la proximité de la Présidence européenne de la Hongrie, qui débutera le 1er janvier 2011, pour six mois. Les récents conflits entre les deux protagonistes ont terni l’image de l’Europe centrale et ont fait douter Bruxelles de sa faculté à surmonter les problèmes issus du passé. Avec cette présidence, la Hongrie tient une belle occasion pour porter les doléances de la « nouvelle Europe » et des pays du groupe de Visegrad notamment. Comme l’a bien dit Mikuláš Dzurinda, “Si la réputation de mon voisin progresse, alors la mienne aussi s’améliore.” Il est donc temps pour la Hongrie et la Slovaquie d’accorder leurs violons.

Article paru sur le site www.hu-lala.org

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