Le 6 octobre 1930 naissait Tito Tettamanti. Celui qui est devenu entre-temps un raider en vue vient donc de souffler 80 bougies sur le gâteau de la Basler Zeitung (BaZ), sa nouvelle conquête depuis le début de l’année. Et devinez ce que lui a offert Markus Somm, le très blochérien rédacteur en chef mis en place il y a moins de deux mois par Tettamanti ? La place pour un superbe article en page 2 de la BaZ, avec toutes les raisons pour la Suisse de rester un îlot. Titre du papier : « Les plaies ouvertes de l’Europe ».
A Bâle, tout le monde fait des gorges chaudes de cet échange de bons procédés. Bruxelles est depuis toujours le bouc émissaire de l’ultralibéral Tettamanti, un chantre de l’exception fiscale helvétique. Par contre le propriétaire de la BaZ n’a pas toujours été un champion de la communication. En 1990, il publiait un livre en italien, « Il Mercadante » (Le Marchand) où il racontait la difficulté qu’il avait eue à dialoguer avec les médias lors de l’OPA sur le groupe Sulzer, trois ans auparavant. « Nos rapports sont désormais très corrects, il n’y a aucune complicité mais seulement une ouverture réciproque », ajoutait-il alors.
Le cadeau du rédacteur en chef de la BaZ symbolise les progrès réalisés par Tettamanti dans ses contacts avec la presse. La recette est toute simple, il suffisait d’acquérir un journal. Reste à savoir si cette gâterie éditoriale sera du goût de tous les lecteurs de la BaZ, un titre traditionnellement de centre-gauche.