Le 3 novembre 2010, la police vaudoise annonçait qu’elle avait saisi plus d’une centaine de faux tableaux signés de Rodolphe-Théophile Bosshard, Georges Braque, Edouard Vallet, Maurice de Vlaminck ou Kees van Dongen. Quatre personnes étaient inculpées, dont un expert en art bien connu de la région lausannoise.
Les faux tableaux ont été écoulés entre 2005 et 2007. En 2008, la famille du peintre déposait plainte et créait dans la foulée l’Association Rodolphe-Théophile Bosshard, présidée par sa petite-fille. Aujourd’hui l’Association tient à souligner qu’elle n’entretient aucun lien avec le prévenu.
Dans un communiqué diffusé le 26 novembre, l’Association déclare qu’elle «veut poursuivre plus que jamais une action visant à la diffusion de cet héritage mais aussi et surtout travailler activement à la publication, de longue haleine, d’un catalogue raisonné inventoriant avec clarté et certitude les quelque 3000 toiles de l’artiste, couvrant un demi-siècle de peinture. En s’associant à des chercheurs et historiens de l’art et en mettant à disposition les importantes archives qu’elle détient, elle entend mettre en valeur une œuvre sur laquelle peu de travaux scientifiques, à ce jour, ont été publiés ».
Figure majeure de la peinture suisse de la première moitié du XXe siècle, Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) s’est fait connaître à Paris où il a noué de multiples amitiés dans le milieu bouillonnant de l’époque : Chagall, Zadkine, Derain, Despiau, Dufresne, Lurçat… et les Suisses Cingria, Clément et Budry. De retour en Suisse, il s’installe à Riex puis à Chardonne. Il ponctuera son travail de nombreux voyages : au Tessin (Bissone), dans le Midi, en Grèce, en Algérie.