La crise des médias est-elle un danger pour la démocratie ? Dans deux livres qui viennent de paraître, Christian Campiche et Richard Aschinger mènent l’enquête.
Ces deux journalistes disposant d’une longue expérience dans la presse écrite, l’un romand, l’autre alémanique, ont uni leurs forces de manière inédite pour rédiger deux ouvrages qui démontent le mécanisme d’un système d’information réduisant le citoyen à un simple consommateur.
A l’heure des journaux gratuits et de l’information débridée sur Internet, les médias sont dans la tourmente. Alors que certains groupes de presse disparaissent, d’autres étendent leurs tentacules à l’ensemble de la Suisse. La Commission de la concurrence ne bouge pas le petit doigt.
Les ouvrages sont édités en français et en allemand par les éditions Europa Verlag, Zurich, et Eclectica, Genève.
« Info popcorn – Enquête au cœur des médias suisses », par Christian Campiche et Richard Aschinger, Editions Eclectica, 2010.
« Newsfabrikanten – Schweizer Medien zwischen Tamedia und Tettamanti », von Richard Aschinger und Christian Campiche, Europa Verlag, 2010.
Sur notre photo Mic, Christian Campiche (à gauche) et Richard Aschinger présentent leurs ouvrages de façon croisée, le 14 décembre à la Librairie Münstergass à Berne.
Thanks for sending this Christian. Congratulations on the completion of your book!
Alex
Bravo Christian pour avoir fait ouvrir les yeux sur un sujet autant important que sensible pour notre système démocratique mais que malheuresement trop souvent les journalistes hésitent à affronter .
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre ouvrage et constate que mon expérience en entreprise n’était pas différente. Lors du changement de direction, au début des années 1990, les principes fondamentaux ont basculé d’un coup. L’ancienne garde privilégiait le facteur humain, la qualité plutôt que la quantité. La satisfaction des clients sur une période durable était plus importante que la réalisation d’un chiffre d’affaire en croissance exponentielle. La génération de managers qui privilégie la croissance à tout prix (suivant là le modèle américain) a ouvert la voie au
minimalisme et à un nivellement par le bas généralisé sur le plan culturel. Le débat démocratique ne peut être une fin en soi, même si les journaux en ont défendu le principe pendant les cinquante ans après-guerre, grâce à des éditeurs engagés, quelque peu mécènes, mais disons-le pour chaque journal, représentatifs d’une tendance politique, ce qui aidait à fidéliser les lecteurs et donc à intéresser les publicitaires. Quant aux régions, le Tessin est un exemple intéressant. Boire son café le matin au bistrot en découvrant la presse du jour y est une véritable institution. La minorité des Suisses au sud des Alpes a de la peine à faire entendre ses préoccupations et revendications à Berne, et se défend d’être assimilée à la mentalité italienne. L’identité tessinoise est donc forte. Cet isolement forge des esprits très pragmatiques et réalistes, et parmi eux, des journalistes qui ne craignent pas d’informer autrement et d’affirmer une opinion personnelle de qualité. La presse écrite y résiste encore. Small is beautiful!