Construit autour d’une bande de potes, le dernier film de Guillaume Canet est à prendre comme un dernier petit plaisir estival avant les fêtes de fin d’année.
Il y a Marie (Marion Cotillard), de retour à Paris entre deux virées en Amazonie, Eric (Gilles Lellouche), dragueur invétéré, Antoine (Laurent Lafitte), égocentriste carabiné toujours accro à son ex Juliette. Il y a aussi Vincent (Benoît Magimel), marié et père de famille, soudainement attiré par son ami de toujours, Max (François Cluzet), l’aîné de la bande. Le grand frère qui a réussi et ouvre chaque été les portes de sa maison de vacances à la tribu. Sauf que cet été-là, le pote Ludo (Jean Dujardin) manque à l’appel, cloué sur son lit d’hôpital après un accident de scooter. Un événement qui agit comme le révélateur des malaises, doutes, regrets, espoirs, petits maux et grands chagrins de l’équipe de copains.
« Les petits mouchoirs » est d’abord un film rempli d’humour. Loin de la comédie franchouillarde, Guillaume Canet réussit dans plusieurs registres. Le comique de répétition (Antoine et ses études de texte par SMS), le burlesque (Max chassant la fouine), la situation (les aficionados du bateau vont grincer des dents). Le réalisateur dit avoir puisé en lui pour écrire son film, on le croit sur parole. Si l’on voit arriver quelques effets de loin, le tout se marie en général de manière directe et efficace. Canet propose aussi une mise en scène qui offre des perspectives assez surprenantes (Cluzet sur la table de l’ostéo) et les acteurs s’en donnent à cœur joie. Petite note particulière pour Joel Dupuch, alias Jean-Louis, l’ami qui porte sur ses larges épaules d’ostréiculteur une grande partie de la touche émotionnelle du film. Un personnage attachant, comme l’est l’histoire des « petits mouchoirs », ces bouts de tissus que choisit parfois pour soigner ses bobos, ou que l’on décide d’enfouir dans ses poches, pour mieux oublier.
« Les petits mouchoirs » de Guillaume Canet. Actuellement dans les salles valaisannes et romandes.
Article paru dans ValaisMag