Transfrontaliers, le maire d’Annemasse invite à lutter contre le repli sur soi


De nombreux champs de travail sont « ouverts à la coopération transfrontalière », a expliqué le 14 avril, Olivier Denert, secrétaire général de Mission opérationnelle transfrontalière (MOT), après un constat clair :  la région manque d’un même sentiment d’appartenance et d’une identité lémanique commune. Reste qu’avec 93 000 transfrontaliers, français et suisses autour de Genève,  cette réalité humaine et économique existe bien.  « Les élus veulent un rééquilibrage entre l’emploi et le logement des deux côtés de la frontière », a ajouté Christian Dupessey, maire d’Annemasse, commune limitrophe de la frontière qui accueille à elle seule 25% des transfrontaliers et qui refuse de jouer le rôle peu enviable de cité dortoir.

Citoyens et acteurs

« Soyez des acteurs de votre bassin de vie, soyez des citoyens et votez,  » a expliqué l’élu français. Il a ensuite invité ses compatriotes comme leurs voisins suisses « à lutter ensemble contre le repli sur soi, ici à Genève,  contre la recherche d’un bouc émissaire- les frontaliers- ici et à Genève,  contre l’exclusion de l’autre et contre les mouvements populistes ».

Christian Dupessey s’est indigné  à cause d’une affiche qui a fleuri  lors de la dernière campagne électorale sur les murs genevois, intitulée « Genève d’abord, les voleurs dehors ». Selon lui,  elle vise aussi les frontaliers. Une attitude jugée suicidaire pour l’économie genevoise et l’économie de toute la région auxquels ils contribuent largement,  et qui représenterait un retour en arrière inimaginable.

 Projet ambitieux pour « l’agglo »

L’agglomération en construction compte quelque 800 000 habitants. Elle s’est dotée d’un projet commun qui, pour exister, devra s’appliquer sous tous ses aspects : la mobilité avec le projet de CEVA ( réseau ferroviaire à construire autour de Genève et en France voisine) et des bus à haut niveau de service ; le logement qui implique d’obtenir des engagements fermes du côté suisse afin de lever les obstacles liés à la maîtrise du foncier ;la double localisation d’entreprises ; la politique de services en terme de culture, de santé, d’éducation et de formation. «  C’est un projet d’agglo ambitieux qui ne peut être construit qu’avec l’accord des citoyens des deux côtés », a conclu le maire d’Annemasse, estimant que malgré tous les obstacles cette métropole est « exemplaire »,  au regard d’autres régions frontalières  situées au sein de l’Union européenne.

Tout sur  la table

Pour en parler « plus et bien » , le président du Conseil général de Haute-Savoie, Christian Monteil, a invité tous les partenaires à se retrouver autour d’une table-ronde non plus pour «  pointer » les problèmes qui sont bien connus, mais «  pour analyser les causes et les traiter » avant d’aller plus loin. L’élu a également rappelé que les fonds frontaliers- qui représentent quelque 130 millions d’euros reversés aux communes françaises-, sont le moyen de financer les infrastructures nécessaires à la vie quotidienne des transfrontaliers français et suisses. Nul doute que le sujet ne manquera pas d’avancer dans les prochaines semaines. Le premier vice-président, Raymond Mudry a en effet été chargé de prendre à bras le corps cet épineux dossier.

UN SALON POUR LES TRANSFRONTALIERS

Franc succès pour la 8e édition du salon des transfrontaliers, qui s’est tenu à Annemasse pendant trois jours. Plus de 2500 visiteurs ont participé à cette manifestation grand public qui permet d’aborder toutes les facettes du travail en Suisse, qui accueillait 31 exposants. Parmi eux, le Groupement transfrontalier européen (GTE), et le co-organisateur  de l’événement avec le Dauphiné libéré.

A  noter encore le succès des  conférences et ateliers, notamment sur le CV et la lettre de motivation adaptés au marché suisse. L’auteur du site www-travailler-en-suisse.com, David Talerman, est aussi celui d’un guide pratique sur la meilleure façon de « décrocher un emploi en Suisse ». F .L .

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