Pour s’accaparer la plupart des ressources naturelles à bon compte, les multinationales et les investisseurs privés procèdent au « landgrabbing » (phénomène d’acquisition rapide et en masse d’immenses terrains agricoles ou autres). Les défenseurs de ce système ont tout intérêt à nous faire avancer les yeux bandés, en nous vantant une illusion, celle d’un monde plus confortable. Nous cautionnons ces prédateurs chaque fois que nous consommons leurs produits, qu’ils soient alimentaires, industriels ou financiers, puisque nous contribuons ainsi à les rendre toujours plus riches. La CIA, l’industrie du cinéma, du pétrole et de l’informatique outre-atlantiques agissent en véritables rouleaux compresseurs, avec la complicité de leurs marionnettes que sont les politiciens et les médias locaux, et finalement, nous autres, tous consommateurs. Comment pouvons-nous renier nos origines pour une chimère? J’aime cette affirmation simple du sénégalais Mamadou Cissokho, cheville ouvrière des mouvements paysans africains: «nous sommes tous des enfants de paysans millénaires».
Sommes-nous d’accord de nous laisser enfermer comme des animaux dans un zoo dont la clef est en mains d’investisseurs privés? Pour défendre leurs intérêts, ceux-ci nous entraînent dans une mouvance géopolitique belliqueuse. Les animaux se retrouvent en compétition les uns avec les autres, entraînant toujours plus d’agressivité et de moins en moins de lucidité. Pour stopper cette violence et cet aveuglement, nous avons le devoir d’obliger nos gouvernements à prohiber la spéculation sur la terre, les matières premières et sur l’eau. Nous avons le devoir aussi d’être des consommateurs responsables. Avant les Droits de l’Homme, ne faudrait-il pas parler de Responsabilité de l’Homme?