En dépit des efforts du Conseil fédéral et de la BNS, le franc fort n’en finit pas de déployer ses effets. Indéfectible avocat de la route, Patrick Eperon observe sur le blog du centre patronal, qu’en date du 16 août, il est désormais possible de faire le plein d’essence en France voisine (1 euro 45, soit 1 franc 64 le litre à Annemasse à mi-août) meilleur marché qu’en Suisse (1 franc 67 le litre à Meyrin/GE à la même date).
Conséquence, poursuit Eperon, on peut s’attendre à une baisse sensible des recettes des taxes sur les carburants, ne serait-ce que parce que les «touristes de l’essence» achetaient quelque 10% des ventes en Suisse de ce précieux produit ces dernières années!
Le lobbyiste ne rate évidemment pas l’aubaine de décocher une flèche contre ses adversaires politique: «Quand on sait que les milliards des taxes sur l’essence financent au moins en partie le budget fédéral, la construction et l’entretien des autoroutes, ainsi que le percement de l’axe ferroviaire du Gothard et un RER comme le CEVA genevois, on mesure à quel point les milieux roses-verts et leurs amis, qui réclament une taxe CO2 sur les carburants de quelque 30 centimes supplémentaires par litre, sont irresponsables. Mais il est vrai, conclut Eperon, que les roses-verts sont en bonne compagnie, puisque le Conseil fédéral actuel n’a rien trouvé de mieux, il y a moins de trois mois, de refuser de se pencher sur le problème d’un possible tourisme de l’essence inversé (de Suisses à l’étranger).»