Bravo Papandreou! En demandant un référendum sur le «plan de sauvetage» de son pays, le Premier ministre grec prouve qu’il a du cran, en plus du sens politique. Puisse son parlement lui donner raison. A Paris et Washington, on pousse des cris d’orfraie devant cet acte de rébellion, jugé crime de lèse-majesté. Comment un petit pays peut-il se permettre telle outrecuidance? L’os athénien va-t-il couler la zone euro? Les appels à la «raison» de M. Obama – dont on se demande ce qu’il attend pour remplacer M. Barroso à Bruxelles – résonnent étrangement. Tout autant que les conseils du Premier ministre chinois. Il est jusqu’à Vladimir Poutine pour y aller de sa sérénade lénifiante. Pauvre Europe!
Parangons de la démocratie directe, les Suisses ne peuvent pas ne pas admirer la fierté hellène. Que dirait tel canton suisse moins bien loti économiquement si tout à coup la Confédération lui imposait une camisole de force sous prétexte de cure d’austérité, l’empêchant de mettre des poireaux dans son papet? C’est pourtant la situation que vivent la Grecs dont bon nombre sont réduits à l’exil. Dégagez, on ferme boutique! Face à cette menace de délocalisation du tissu indigène, la résistance de M. Papandreou s’assimile à celle des employés de la filiale vaudoise de Novartis, l’ancienne Zyma, que ses propriétaires bâlois ont condamnée à mort. Papandreou et Zyma, même combat.