«Depuis la chute du mur de Berlin, c’est toujours le même schéma qui est utilisé pour lancer une guerre «humanitaire»: on déclare que le dirigeant du pays ciblé «massacre son propre peuple», ensuite on fait des discours droits-de-l’hommistes enflammés à l’ONU («nous devons libérer le peuple de son tyran»), on impose des sanctions économiques de plus en plus lourdes, on menace, on lance des ultimatums inacceptables. Simultanément, on prépare méthodiquement l’opinion publique internationale (que l’on doit émouvoir en lui racontant des histoires atroces préfabriquées, de bébés, de femmes et d’enfants torturés, massacrés par le régime…) à une intervention «humanitaire».
Joëlle Pénochet, anthropologue et journaliste. Interview parue dans quotidien algérien la «Nouvelle République» du 19 janvier 2012.