L’impunité dans des régions troublées et traumatisées par la guerre n’est pas toujours une fatalité. Forte de cette conviction, Vivere, une ONG qui tente de sauvegarder des personnes risquant la mort par une discrimination inacceptable, s’est lancée depuis plusieurs années dans un appui accordé à des tribunaux itinérants, appelés Chambres foraines, en République Démocratique du Congo (RDC). Ce soutien permet de transporter des juges, procureurs, prévenus, témoins et avocats, en tout une vingtaine de personnes, dans des régions enclavées où la justice n’est pas rendue faute de moyens.
Le succès rencontré par la mise sur pied de cette infrastructure légère mérite d’être mieux reconnu. A cette fin, Vivere et l’Université de Genève invitent ce jeudi 26 janvier 2012 le public à venir écouter à l’Uni-mail à Genève des juristes de renom à une soirée-débat. Les intervenants sont prestigieux et présentent une panoplie de points de vue. Les organisateurs ont réussi à convaincre des juges tels que Fatoumata Dembele Diarra, du Mali, première vice-présidente de la Cour pénale internationale à La Haye et Renate Winkler, d’Autriche, ex-membre de la Cour suprême du Kosovo et ex-présidente de la Cour spéciale de la Sierra Leone à venir s’exprimer. Des avocats, comme le Français William Bourdon ou le Congolais Samy Mukombozi, défenseur des victimes et organisateur des Chambres foraines feront part de leurs expériences. Enfin, Maître Elie Elkaïm, membre du barreau de Lausanne, président de la Commission «Droits de l’homme» de l’Ordre Vaudois des Avocats apportera son témoignage à la suite d’une mission qu’il avait effectuée, à ses frais, en septembre 2010 au Sud Kivu en RDC pour assister aux activités des Chambres foraines. Très sceptique de prime abord, il en est revenu bouleversé.
«Quelle justice pour les victimes de crimes de masse?», jeudi 26 janvier à 19h30, Salle M R290 à Uni-Mail, Genève