Le sondage traditionnel mandaté par l’Association suisse des banquiers ne se répétera pas cette année.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
C’était un must comme le Salon de l’auto ou la Foire de l’horlogerie. Chaque année, au mois de mars, un sondage mandaté par l’Association suisse des banquiers (l’ASB) auprès de l’institut M.I.S Trend affichait des scores staliniens.
A un ou deux points près, 75% des Suisses déclaraient leur amour immodéré pour le secret bancaire. Mieux, neuf Helvètes sur dix continuaient à réclamer la protection de la sphère financière privée. En 2010, le même échantillon rejetait avec mépris l’échange automatique d’informations en matière fiscale avec Bruxelles. En 2011, 93% des Suisses n’exprimaient aucun doute sur la fiabilité et la stabilité de leur banque.
Mais depuis il y a eu de nouvelles pressions américaines sur la Suisse. Il y a eu surtout l’affaire Wegelin, du nom de la plus ancienne banque privée helvétique, rayée de la carte à la suite de son inculpation pour fraude fiscale aux Etats-Unis.
Aujourd’hui l’effet domino fait planer une lourde menace sur toute la place financière suisse et les relations avec Washington se sont à nouveau refroidies. Berne a dépêché ses meilleurs négociateurs dans la capitale américaine pour démêler l’écheveau mais nul ne s’attend à une tendresse particulière de la part de l’administration Obama. L’argument de la lutte contre les méchants profiteurs du fisc paie en période d’année électorale.
L’ASB tient-elle à éviter la provocation gratuite par des cocoricos intempestifs autour de son fonds de commerce? Toujours est-il que l’organisation faîtière des banquiers a renoncé cette année à l’organisation de son plébiscite traditionnel. Responsable communication Europe de l’ASB à Bâle, Rebeca Garcia confirme à la «Méduse» qu’il n’y aura pas de sondage sur le secret bancaire en 2012 après celui de 2011. Le rythme du sondage deviendrait biannuel. Pourquoi ce changement ? L’ASB n’a pas répondu.